13 août 2005

Plaisir inversé : la motivation

C'était une désir qui m'avait saisi depuis plusieurs mois. Et même une année ou deux. Son apparition parmi mes fantasmes était d'autant plus surprenante que j'étais jusqu'alors plutôt rebuté par ce type de jeux. Quel changement c'était, maintenant qu'il avait pris toute la place et qu'il était devenu le rêve unique et obsédant ! Pourtant je ne m'y étais pas encore adonné, refusant, je crois, de l'accepter. Mais maintenant je ne pouvais plus lui résister, il fallait que lui cède.

J'avais envie de me faire sodomiser. Me faire enculer. Me faire enfiler, défoncer, prendre, sauter, ramoner, baiser, tringler. Quelque soit le mot employé, c'était ce rêve qui m'obsédait. Mais je ne voulais pas n'importe quelle sodomie. Je n'ai en fait que très peu d'attirance pour les hommes. Je n'en suis pas pour autant 100% hétéro puisqu'il m'est déjà arrivé de me faire sucer par un homme ou d'en sodomiser un autre. Mais c'était plus par curiosité ou par vice que par attirance. C'était un jeu, pas un désir. Je suis, je crois, ce qu'on appelle parfois "bi léger", puisqu'il faut mettre un mot sur chaque chose. A ce titre, j'ai toujours été "actif", jouant le rôle du mâle dans ces échanges, proposant ma queue raide à un homme plutôt qu'à une femme : pas beaucoup de différence en fin de compte. Je n'ai jamais encore vraiment "baisé" avec une homme, et bien sûr, je n'ai jamais été sodomisé par un homme. Mon rêve ne voulait rien changer à ceci puisque je souhaitais offrir ma croupe à une femme.

Bien sûr, il faudrait qu'elle soit équipée. Mon rêve était bien d'être pris "comme une femelle" et non doigté ou fisté. D'ailleurs j'avais déjà joué à ces jeux là en solo. Deux ou trois doigts, et même quelques spécimens culinaires - carotte, courgette - m'avaient convaincu de l'intérêt à aller plus loin. Même si le plaisir anal était accompagné d'autres sensations moins agréables, surtout quand l'objet sodomite se retirait. Mais je voulais sentir un membre venir me pénétrer, être activé par des mouvements masculins de hanches féminines, faire devenir ma croupe celle d'une femelle.
Je ne rêvais que des coups de rein d'une femme, pas ceux d'un homme.

J'avais bien entendu connaissance de l'existence des godemichés. Je n'avais jamais pratiqué, et n'y voyait pas un grand intérêt. Sauf pour les godes ceintures qui m'apparaissaient comme des inventions merveilleuses. J'avais déjà considéré leur utilisation pour me permettre de prendre en doublé une femme. Je n'avais pas poursuivi sur cette voie. Et d'ailleurs ces modèles ne semblent pas très répandus. L'utilisation la plus courante semble être celle que je voulais expérimenter: permettre à une femme de sodomiser son - dans mon cas - partenaire.

Avant d'aller plus loin, un mot sur ma pratique de la sodomie. Je ne l'ai faite que rarement en fin de compte. Un peu à mon regret. Un peu seulement, car comme toute chose, il faut de la modération. L'acte m'attire, sans doute pour l'aspect d'abandon de celui ou celle qui la reçoit à celui ou celle qui la prodigue. La situation me semble plus intense que celle où une femme s'abandonne vaginalement à un homme, fut elle totalement en sa possession. Ce qui peut se rapprocher le plus de l'intensité que j'en éprouve serait une situation où la femme serait attachée, ligotée, et offerte. Mon attirance pour la sodomie est donc celle pour le déséquilibre du rapport entre les amants, mais dans le seul but de produire le plus grand plaisir... aux deux. Je n'ai aucune espèce d'attirance pour ce genre de déséquilibre qui ne soit pas un jeu. Aucun.

Cet attrait est apparu assez tardivement. Une lente maturation ? Ou bien un évènement déclencheur ? Dans ce dernier cas, j'ignore presque tout de celui-ci. Encore que cela soit lié à la rencontre d'une femme friande "d'enculade" et qui ne s'offre à moi que presque exclusivement comme ça. L'occasion fait le larron. En revanche, pour l'attirance envers la situation inversée, celle de me faire sodomiser, j'ai quelques pistes. Je soupçonne qu'elle prend racine dans l'avertissement qu'une maîtresse me fit soudainement : "Je ne suis pas du tout anale." Je fus surpris car nous ne l'avions pas évoqué, et que je n'y avais même pas pensé, ayant été loin d'avoir exploré toutes les autres combinaisons avec elle. Peut-être a-t-elle trouvé trop insistantes mes caresses sur ses fesses ? Ou bien a-t-elle eu d'autres expériences où elle s'est retrouvée presque enculée avant de s'en rendre compte ? Je respectai bien sûr son choix, et nous n'en reparlâmes pas. Quelques temps après, quand elle fut lassée de nos rencontres, ce regret de ne pas l'avoir pratiqué avec elle rencontra le souhait de me retrouver à la place à laquelle j'aurais aimé la voir. Le mélange des désirs est souvent si étrange...

Il fallait donc que je me fasse enculer. Je me suis mis alors à la recherche de la partenaire désireuse de m'initier à ce jeu. La chose n'était pas si facile. Les rares connaissances susceptibles de pouvoir répondre oui déclinèrent l'invitation: ces jeux ne les attiraient pas. Je continuerai à être 100% masculin pour elles. Il fallait donc que je trouve ailleurs. Je me mis consciencieusement à la recherche d'une partenaire sur les sites de dialogue et de rencontres du Net.

Cette période m'a permis de me rendre compte à quel point ces sites, sous un couvert de convivialité et de libertinage, étaient marchandisés. Que ce soient les sites en eux mêmes qui n'offrent de réelles possibilités de contact qu'après abonnement, ou bien les usagers qui proposent leurs services contre rétribution, l'argent est partout sur le SexNet. Il semble que dans le mot "libertinage" nombreux sont ceux qui entendent surtout "liber" et lui accolent le bon suffixe pour le rendre "libéral", dans le sens économique. Quel dommage que de mélanger l'esprit de liberté du sexe pour le plaisir avec le mercantilisme le plus vil. Le sexe et l'argent observait Freud...

Je tentais donc de prendre contact en expliquant brièvement mon envie. Je ne savais pas trop comment procéder à cette recherche, et elle fut donc brouillonne et peu efficace. Je dus bientôt me rendre à l'évidence que je ne trouverais pas une réelle amatrice de ces jeux. Ce devait être un rêve d'homme exclusivement et les femmes qui y participent doivent être mues par d'autres envies. Ou bien celles qui le font n'ont pas besoin de chercher de partenaires sur le réseau. Toujours est-il que je n'eu donc de contacts qu'avec des pros ou semi-pros. Je refusais au départ cette idée. Je trouvais que cela gâchait le rêve. Mais je ne pus que me rallier à la réalité : sans cette concession, je ne pourrais vraisemblablement réaliser mon fantasme.

Je me résolu donc à ce type de relation. Je fis mon choix. Je renonçais à celles qui paraissaient trop expérimentées et pour lesquelles ce type de relation relevait du travail à la chaîne. Toutes les évocations de donjon me laissait de marbre. Je les évitais. J'essayais donc plutôt de trouver une dominatrice artisanale qui joignait au moins l'utile à l'agréable. Je trouvais enfin, me disais je. Quelques échanges sur le site semblait bien venir d'un être humain, au contraire de tant d'autres messages tout fait provenant d'une prestataire de service. Je pris contact avec elle pour m'enquérir de ses conditions et lui expliquer mon désir et mes attentes. Je ne concluais pas immédiatement, me laissant quelques semaines de réflexion. Malgré l'envie qui me tenaillait, j'avais encore des réticences à me livrer corps et âmes à ce rêve. Mon refus de m'admettre comme cela était encore plus fort quand je me masturbais en rêvant à cette situation: le post coïtum me faisait prendre la ferme résolution de ne jamais franchir le pas. Résolution qui ne durait que l'espace de quelques heures à l'issue duquel je reprenais ma recherche...

J'avais comparé les conditions tarifaires. Elles étaient toutes équivalentes et je les trouvais très élevées en fin de compte. Mais la loi de l'offre et la demande doit s'appliquer ici aussi. Le rabais n'était pas vraiment envisageable. Malgré celà, elle eu la gentillesse d'avoir une certaine souplesse sur ce point. Elle me séduit, plus pour la manière d'aborder le sujet que pour le résultat en lui-même. Je décidai de lui faire confiance, et, pour la toute première fois, offrir ma croupe à une femme.

Nous convenions d'un rendez-vous...

trioh(@)yahoo.com